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Biomasse & Bois-Energie

Biomasse & Bois-Energie

CONTEXTE

  • Parce qu’elle peut être stockée et/ou convertie (en biogaz, biocarburants, agrocombustibles ou électricité), la biomasse, issue de résidus de bois, de cultures dédiées ou de déchets agricoles et ménagers, est une source d’énergie polyvalente, modulable et même stockable, complémentaire des autres sources d’énergie renouvelables.
  • Le bois-énergie représente environ 50 % des énergies renouvelables produites en Wallonie.
  • La biomasse offre encore de belles perspectives de substitution aux combustibles fossiles, de réduction des émissions de GES et de soutien de l’activité économique en zones rurales.
  • La nouvelle Stratégie wallonne « Réseaux de chaleur et de froid » reconnaît explicitement la contribution potentiellement très importante de la biomasse locale à la décarbonation de la chaleur, mais :
    o elle renvoie essentiellement vers une Stratégie Biomasse-Energie encore en cours de développement, pour l’élaboration de mesures concrètes dans ce domaine, notamment en ce qui concerne le développement d’un gisement suffisant, tant en quantité, qu’en qualité,
    o en ne s’attardant pas suffisamment sur l’intérêt des réseaux de chaleur dans les zones de plus faible densité (rurales) mais disposant d’une ressource locale à faible prix (sous forme de plaquette ou bois déchiqueté, par exemple), elle sous-estime le potentiel des chaudières à plaquettes couplées à des mini-, voire à des micro-réseaux de chaleur.
  • De plus en plus de petits réseaux de chaleur alimentés par des chaufferies biomasse voient néanmoins le jour en Wallonie, que ce soit de façon ponctuelle ou dans le cadre des plans POLLEC.

ENJEUX POUR LE SECTEUR

  • L’exploitation des bioénergies nécessite un encadrement adéquat, afin d’en développer les gisements locaux, d’en stimuler le déploiement et d’en optimiser les retombées positives, tant au niveau des gisements mobilisables (pratiques sylvicoles et agricoles, distances parcourues), qu’au niveau de leur conversion (qualité de la combustion et débouchés divers).
  • Les Plans Air-Climat-Energie (PACE) des Régions, dont les ambitions et les orientations politiques ont été revues courant 2022 et soumises à la consultation de divers stakeholders début 2023, constituent en principe un excellent indicateur de la vision et de la détermination des Gouvernements dans ce domaine comme dans les autres.
  • La Stratégie wallonne Biomasse-Energie, toujours en cours d’élaboration, devrait idéalement :
    o  Favoriser l’usage du bois dans la construction, en synergie avec le bois-énergie, tenant compte des avantages en termes d’émissions directes et de stockage de carbone, et des complémentarités entre ces deux filières au niveau de l’exploitation des produits issus de la sylviculture,
    o promouvoir la reforestation et l’afforestation ou la plantation de simples haies et taillis à (très) courte rotation sur un maximum de terres marginales, de friches, de talus et même de jardins privés, en valorisant les agrocombustibles issus de l’entretien de ces plantations, comme la plaquette bocagère et le miscanthus,
    o  interdire l’incinération sauvage de déchets de taille et de jardin et favoriser le déploiement de plateformes de broyage, de criblage et de séchage permettant de traiter localement cette biomasse locale, en vue de sa transformation en plaquettes ou de sa biométhanisation,
    o planifier le déclassement des feux ouverts et des poêles à buches les moins efficaces, afin d’augmenter le rendement moyen du parc d’appareils bois-énergie existant et d’en diminuer les émissions polluantes.

POSITIONNEMENT ET ACTIONS D’EDORA

Dans sa Note de positionnement au sujet du projet de PACE 2030 de la Wallonie, EDORA a recommandé au Gouvernement wallon :

  • d’expliquer plus clairement comment la Wallonie compte tirer parti de son potentiel considérable en matière de plaquette (forestière ou bocagère), sachant qu’un accroissement du gisement disponible localement dans ces domaines est parfaitement envisageable dans le respect des critères de durabilité les plus stricts,
  • de montrer comment il entend favoriser un accroissement raisonné des ressources locales en bois-énergie par la reforestation et l’afforestation ou la plantation de simples haies et taillis à (très) courte rotation sur un maximum de terres marginales, de friches, de talus et même de jardins privés et promouvoir les agrocombustibles issus de ces plantations, comme la plaquette bocagère et le miscanthus, en soulignant également leurs autres avantages (biodiversité, intérêt paysager, lutte contre les coulées de boue et l’érosion des sols, ombrage pour le bétail, etc.),
  • de planifier la mise en place d’une filière biomasse mieux organisée et structurée, offrant des combustibles davantage « normés », en permettant ainsi de limiter les frais d’entretien et de surveillance qui pénalisent encore cette filière,
  • d’encourager le développement de Communautés d’Energie Renouvelable rurales orientées « chaleur », intégrant notamment la production locale de biomasse,
  • d’interdire à l’échelle régionale l’incinération de déchets de jardin et de taille sans valorisation énergétique, mais en orientant ceux-ci vers les déchetteries et des plateformes de tri dédiées à la biomasse locale, en vue de leur biométhanisation et de leur transformation en plaquettes ou en pellets,
  • de prévoir l’organisation d’une filière de récolte et de traitement/valorisation des cendres issues de la combustion de biomasse solide.

Dans sa Note d’évaluation au sujet du projet de PACE 2023-2027 de la Région de Bruxelles-Capitale, EDORA a regretté que le projet de Plan s’écarte de toute perspective de recours partiel au bois-énergie pour assurer une décarbonation à court et moyen termes du secteur de la chaleur, en dépit de l’absence d’une quelconque vue d’ensemble sur les sources de chaleur verte mobilisables par la Région, et a plutôt notamment recommandé au Gouvernement bruxellois :

  • de tout mettre en œuvre pour que l’essentiel de ces apports proviennent d’installations collectives, plus propices à la cogénération, munies des meilleures technologies de traitement de fumée disponibles, professionnellement gérées et plus faciles à encadrer,
  • de déterminer dans quelles circonstances précises le recours à des appareils de chauffage central au bois sera encore autorisé dans le bâti existant,
  • de définir, en fonction des contraintes pertinentes de densité, de durée de vie résiduelle du réseau de gaz et d’accessibilité, les formes d’hybridation recommandées ou autorisées pour chaque quartier : pompes à chaleur hybrides (gaz/électricité) ou pompes à chaleur avec appoint biomasse (poêle à pellets ou poêle/insert à bois-bûche) , afin de diversifier les sources de chaleur verte mobilisables lors des pics de consommation et des épisodes de « dunkelflaute »,
  • de prendre toute mesure utile visant à assainir le parc d’appareils de chauffage biomasse existants et à mieux encadrer les performances des nouvelles installations,
  • de promouvoir l’usage du bois dans la construction, vu ses avantages en termes d’émissions évitées et de stockage de carbone et les retombées sous-jacentes pour l’industrie du pellet et la filière bois-énergie, plus généralement ,
  • de favoriser le développement progressif d’une filière biomasse locale, aussi modeste soit-elle, par la plantation d’arbres, arbustes et taillis sur un maximum de squares, de terres marginales, de friches, de talus et même de jardins privés et par le déploiement ultérieur des facilités et opérations de traitement des agrocombustibles issus de ces plantations (taille, collecte, broyage, criblage, séchage, etc.).